samedi 12 septembre 2020

Digitalisation à l'échelle N: Re 4/4 II

Une fois n'est pas coutume, cet article est uniquement et entièrement consacré à la digitalisation d'une locomotive suisse de type Re 4/4 II de De Agostini, à l'échelle N. 

De Agostini Re 4/4 II

Nous avions déjà évoqué cet engin dans un précédent article relatant nos circulations du mois de juin. Pour rappel, il s'agit d'un modèle de la collection 'Ferrovia del Gottardo' de De Agostini, qui possède également les marques, plus connues en France, Altaya et Atlas. Donc pas vraiment un modèle conçu pour les modélistes avertis et de surcroit dépourvu de prise NEM651 pour décodeur standard. 

 

 
Circuit imprimé

C'est une conception moderne bien pensée avec deux circuits imprimés sur lesquels sont proprement connectés les différents éléments (voie, moteur et feux) et surtout le moteur complètement isolé du châssis. Quoique la locomotive ne soit pas prête pour une digitalisation immédiate, ces deux éléments nous ont fait penser que l'engin était compatible pour la digitalisation (DCC-friendly, en anglais).

Effectivement, après un peu de rétro-ingénierie (reverse engineering, pour ceux qui ne parleraient que le franglais), il apparait que le circuit imprimé ressemble à ce schéma, d'un point de vue électrique :

Schéma électrique logique

Que du classique donc, avec une capa (C2) pour filtrer les (micro-) coupures d’alimentation et bien entendu une résistance (R1) en série avec la LED. A noter que le circuit imprimé est revêtu d'un vernis noir qui empêche de voir le cheminement du circuit; il a donc fallu reconstituer le circuit avec un multimètre pour trouver les différents points de connexion.

Schéma électrique physique

Si l'on positionne ce schéma électrique conformément à l'implantation physique, tel est le schéma ci-dessus. La codification des différentes bornes est explicite (en anglais):
  • M = Motor (Moteur)
  • TR/TL = Track Right / Track Left (rail de droite / rail de gauche)
  • L+/L- = Light (lumière) +/-

Partant de là, la modification à faire sur les deux circuits imprimés est très simple:

Il faut isoler les bornes L- et TL sur chacun des deux circuits imprimés, afin de pouvoir connecter ultérieurement les fils de commande des lumières (fonction F0) du décodeur. Ceci se fait en coupant la piste entre les deux bornes, avec un cutter ou équivalent. La piste est proche de la surface donc il n'y a pas besoin de couper très profondément. Il faut juste s'assurer après l'opération que les deux bornes sont bien isolées, avec le multimètre en mode test de continuité (biper).

Et le décodeur? Il n'y a pas l'air d'avoir de la place sous la caisse. Effectivement, mais il y en a sous le châssis! Et notre ESU LokPilot y rentre sans forcer. Il suffit ensuite de le fixer avec un bout d'adhésif double-face.

Ensuite, on fait remonter tous les fils du décodeur vers les circuits imprimés (CI) en les passant dans les 4 trous prévus à cet effet sous le châssis (au niveau des flèches sur la photo ci-dessous). On soupçonne tout de même que le concepteur de l'engin a bien prévu le coup et que ceci ne relève pas du hasard.
 
Les fils d'origine de connexion du moteur vers le CI sont encore en place.
Il faudra les enlever en les dessoudant.

Il n'y a plus qu'à raccourcir les différents fils et les souder comme indiqué ci-dessous:



Ajouter une pointe de colle pour maintenir les fils en place sous le châssis, afin d'éviter qu'ils ne gênent le mouvement des bogies. J'ai utilisé ce que j'avais sous la main, à savoir de la colle néoprène en gel; c'est un peu épais pour le modélisme, mais comme c'est pour des parties cachées, ce n'est pas très grave.

A noter, le fil bleu n'est pas utilisé dans le montage, mais je l'ai gardé en réserve en cas de modification ultérieure. Dans un montage sans le fil bleu (commun +), le retour pour les lumières se fait par alimentation de la voie (fil noir ou rouge). C'est le montage sous-jacent en cas d'utilisation d'un connecteur de type NEM651.

Et voilà, une fois la caisse remise en place, on ne voit quasiment rien. Il faut vraiment regarder de près pour voir un petit bout du décodeur qui dépasse sous le châssis (voir la flèche ci-dessous).



Pour ce qui est du décodeur lui-même, il faut procéder au réglage des paramètres de régulation du moteur, car les valeurs par défaut ne conviennent pas à faible vitesse. Le LokPilot possède une fonction d'auto-calibration facile à mettre en œuvre et qui donne d'excellents résultats. La vitesse de pointe est très élevée; il conviendra donc de la baisser à une vitesse raisonnable, mais je laisse ce soin au propriétaire ...
Le ralenti n'est pas fabuleux, la faute à l'absence de volants d'inertie et un moteur bas de gamme (FF-050) utilisé pour les rasoirs électriques et les brosses à dents (d'après le site d'un des fabricants), mais l'auto-calibration permet cependant d'obtenir un assez bon résultat.

Puisque l'on a mis un décodeur de bonne facture, autant l'exploiter au mieux.

F0 = feux dans le sens de marche / F1= tous feux (manœuvre) / F2 = atténuation des feux / F3 = vitesse de manœuvre

Et comme nous avons les deux locos de la collection (une rouge et une verte), voyons ce que cela donne en UM.

Après l'auto-calibration, les deux locos, avec le même décodeur, ont un fonctionnement strictement identique. Il ne nous reste plus qu'à nous attaquer, en traction multiple, aux pentes du Gothard!

Un peu de temps à y passer, mais finalement une digitalisation pas très compliquée.

samedi 5 septembre 2020

Réseau N - Premières circulations de Septembre

Une vapeur atypique: Shay à 2 bogies

 

Atlas Shay tractant quelques transports de bois

Corvée de bois pour cette Shay à 2 bogies d'Atlas. L'engin n'est pas facilement digitalisable - mais c'est faisable avec Dremmel et fer à souder - il circule donc sur l'ovale du réseau analogique. Les 3 transports de bois (Logging Car) sont de chez Micro-Trains Line. Ce modèle est une réplique de la Shay Classe B 70 tonnes produite par Lima Locomotive Works au tournant des 19e et 20e siècles. Les cylindres et les vilebrequins du modèle sont malheureusement factices.

PS: Lima Locomotive Works est un constructeur américain de locomotives à vapeur, qui n'a pas survécu à l'arrivée du diesel dans les années 50. Rien à voir donc avec Lima, le - défunt - fabricant italien de modèles réduits ferroviaires.

Locomotives à engrenages

 

Les locomotives de type Shay sont certainement les locomotives à vapeur à engrenages les plus connues. Environ 2770 Shay locomotives ont été construites par Lima, réparties en quatre classes de 6 à 160 tonnes, entre 1878 et 1945. Ce type de locomotive a été majoritairement utilisé dans des exploitations forestières, sur des voies étroites.
Le principe initial des Shay est d'avoir une motorisation sur un wagon plat : une chaudière alimente via des engrenages les bogies qui pivotent. La chaudière est positionnée à gauche de l'axe de la locomotive, afin de laisser de la place à deux ou trois cylindres montés verticalement sur la droite. Ces cylindres entraînement des vilebrequins qui transmettent le mouvement vers les bogies par des arbres de transmission. Ces arbres sont équipés de joints de cardan et de liaisons glissières permettent de compenser le pivotement des bogies. Chaque essieu est entraîné par un jeu d'engrenages coniques placés sur les bogies. Ce type de montage permet une meilleure adhérence et donc une meilleure traction, car toute la masse de l'engin est répartie sur l'ensemble des bogies motorisés.

Une rame Eurofima 'Porsche'

 
Rame Eurofima tractée par une BR152 'Porsche'

On retrouve les voitures Eurofima orange que l'on avait déjà vues en juin, mais cette fois-ci sur le réseau digital du club. Pour l'occasion, une machine de la DB aux couleurs de Porsche est de sortie. Il s'agit d'une Eurosprinter ES64F (série BR152) destinée aux trains de fret. On aura fait une exception en lui faisant tracter une rame composée de voitures voyageur des chemins de fer suisses (SBB), allemands (DB) et autrichiens (ÖBB).

Plusieurs locomotive de la DB ont été peintes dans cette élégante livrée aux couleurs de Porsche, dont cette BR152, ainsi qu'une Taurus ES64U2 (BR 182).

Côté Digital

DR5000 et Intellibox

Nous avions déjà présenté la centrale Digikeijs DR5000 en juin. Puisque cette centrale est multi-protocoles,  on peut lui associer des poignées de contrôle de différentes marques. L'Intellibox d'Uhlenbrock peut être utilisée en mode 'IB-Control', c'est à dire comme un simple pupitre de commande, sans connexion à la voie. Seconde vie donc pour cette IB de première génération qui commence à accuser son age (le mode voie de programmation ne fonctionne plus). La connexion à la DR5000 se fait au travers d'un câble RJ12 non croisé connecté aux bornes LocoNet T (T comme Throttle = poignée). Une façon simple d'ajouter à la DR5000 un pupitre de commande avec clavier physique et boutons rotatifs pour ceux qui sont allergiques aux smartphones (ou qui n'en ont pas ...).

Ancienne et Nouvelle applications Z21

Dans le précédent article, avait été évoqué l'impossibilité de créer des unités multiples avec l'application Z21 sans avoir précédemment étalonné les locomotives. En fait, cette limitation disparait avec l'application Z21 la plus récente (icône avec fond noir) ; nous avions précédemment réalisé l'essai uniquement avec l'ancienne application (icône avec locomotive rouge). Il subsiste un beau message d'avertissement si les locos n'ont pas été étalonnées dans l'application Z21, mais on peut faire fonctionner les UM malgré tout. Malheureusement, le mode UM de l'Uhlenbrock semble désactivé lorsqu'elle est utilisée comme pupitre de commande de la DR5000; il faudra donc passer par le smartphone ou mieux la tablette pour créer et piloter des UM.